Du laboratoire à la commission de normalisation : comment Mieke De Wilde fait la différence

Dernière mise à jour :
26/9/2025
biobanque

Quand Mieke De Wilde parle de son travail, c’est avant tout la passion qui transparaît : passion pour la science, pour les biobanques, mais aussi pour la normalisation. Depuis plusieurs années, elle participe, en tant qu’experte, à un comité technique chargé d’élaborer des normes internationales pour les biobanques. Et son engagement porte ses fruits : "Nous avons pu améliorer la qualité de tout un domaine. C’était vraiment gratifiant." 

De scientifique à experte en normes

Mieke De Wilde a commencé sa carrière en tant que biologiste et s'est intéressée à la psychologie biologique et à la physiologie des plantes. Lorsqu'elle s'est impliquée dans la création d'une biobanque oncologique, ce fut, pour elle, le début d'un voyage qui l'a rapprochée de l'élaboration de normes. Aujourd'hui, grâce à un financement européen, elle aide les biobanques de toute la Belgique à améliorer leurs opérations en s'inspirant de la norme ISO 20387.

"Cette norme est en fait une sorte de vaisseau amiral : de nombreux aspects techniques y sont rattachés", explique-t-elle. "Mon travail consiste simplement à aider les biobanques belges à mettre en œuvre la norme ISO 20387 et à travailler avec BELAC pour voir si nous pouvons également leur accorder une accréditation."

Le pouvoir de la collaboration

Son premier pas dans le domaine de l'élaboration des normes a été inattendu. "Au début, je me suis dit que je n'en savais pas autant que les autres et que je ne pouvais pas m'inscrire." Mais une rencontre fortuite avec une experte a changé la donne. Elle m'a dit : "Nous recherchons toujours des personnes qui ont une expérience en laboratoire. Cela ne vous intéresse toujours pas ? En fait, c'était une très bonne rencontre".

Mieke a rapidement découvert que la valeur ajoutée de l'élaboration de normes réside précisément dans la diversité du groupe. "En tant que professionnel, vous apprenez non seulement des experts d'autres pays et d'autres cultures, mais vous découvrez aussi d'autres points de vue. Comprendre comment un organisme d’accréditation ou un producteur interprète un texte est particulièrement instructif. Cette interaction apporte toujours un regard neuf et constructif."

Travailler sur une norme : et en pratique ?

Grâce à la plateforme belge, elle a eu accès à des documents en cours d'élaboration, sur lesquels elle a pu donner son avis. "Vous voyez également les commentaires d'autres experts d'autres pays. Puis viennent les invitations à des réunions. Avant le coronavirus, il s'agissait principalement de réunions physiques, avec une grande séance plénière par an et des réunions intermédiaires de groupes de travail."

Mieke s'est engagée à fond : "Pour certains documents, j'ai indiqué que je voulais vraiment y contribuer. Nous travaillons actuellement à une révision systématique de la norme ISO 20387. Cela nécessite des consultations régulières et des discussions approfondies."

Et oui, ces réunions peuvent être longues. "Il s'agit parfois de réunions de trois heures au cours desquelles il faut vraiment rester concentré. Mais vous choisissez votre niveau d'implication. Vous pouvez aussi vous contenter de suivre et de donner votre avis sans entrer dans les détails."

L'impact d'une experte

La norme que Mieke a coécrite, en l’occurrence la norme ISO 20387, faisait office de pionnière. "Il existait déjà de bonnes pratiques, des lignes directrices de l'OMS et de la CD, etc. Mais avec la norme ISO 20387, nous avons structuré le tout pour donner naissance à une norme internationale. Sa structure s'inspire fortement de la norme ISO 17025 [pour les laboratoires d'essais cliniques], mais elle a été adaptée aux besoins des biobanques."

Sa contribution ? De petits détails qui déclenchent quelque chose : "Ne pourrions-nous pas faire les choses autrement ? Parfois, c'est effectivement le cas, parfois non. Mais même dans ce cas, vous comprenez mieux pourquoi un point est inclus dans la norme d'une certaine manière. C'est ainsi que l'on apprend vraiment à comprendre la norme".

Plus que des connaissances

Que tire-t-elle de cette expérience ? "Professionnellement, c'est une énorme valeur ajoutée. Vous êtes à la source de ce qui se passe. En tant qu'organisation, vous pouvez anticiper, réfléchir et faire entendre votre voix. Vous enrichissez considérablement vos connaissances. Non seulement sur le côté technique de la norme, mais aussi en termes de négociation, de consultation et de communication."

C'est aussi un réseau précieux. "Je suis également bénévole dans plusieurs organisations scientifiques. Quel plaisir de faire connaître notre travail à l'ISO à l'ensemble du secteur ! C’est également une interaction : ces organisations me posent aussi des questions que je répercute dans l'élaboration des normes. Plus essentiel encore : mon travail n'aurait jamais vu le jour sans cette norme."

Collaboration avec le NBN

Mieke estime que la collaboration avec le NBN s'est déroulée sans heurts et qu'elle lui a été d'un grand soutien. "Au début, c'était plutôt administratif par le biais de la plateforme belge, mais maintenant je travaille plus étroitement avec eux. Si j'ai des questions sur la manière d'organiser un atelier ou sur la meilleure façon de permettre aux gens de donner leur avis sur un projet, j'obtiens rapidement de bonnes réponses. C'est toujours agréable."

Elle a également trouvé particulièrement utile la "formation d'expert" à laquelle elle a assisté au NBN sur la manière d'élaborer des normes. "J'ai beaucoup appris à cette occasion."

Appel à de nouveaux experts

Pour tous ceux qui hésitent à rejoindre une commission de normalisation, Mieke a un message clair : "Faites-le ! Vous en retirerez quoi qu’il arrive quelque chose. Et si, au bout d'un an, vous constatez que ce n'est pas fait pour vous, ce n'est pas un problème".

Elle souligne que la plupart des experts restent parce qu'ils en retirent beaucoup d'avantages, sur le plan tant professionnel que personnel. "Vous dialoguez avec des personnes de votre propre pays et d'autres continents. Chacun d'entre eux a une expérience différente. Cela élargit considérablement votre vision des choses."

Vous souhaitez également contribuer à l'élaboration de normes dans votre domaine ?

Le NBN est à la recherche d'experts engagés comme Mieke pour travailler avec des collègues nationaux et étrangers à l'élaboration des normes de demain.

Que vous soyez un spécialiste de la biotechnologie, du développement durable, de l'intelligence artificielle ou d'un autre domaine, vos connaissances peuvent faire la différence.

"On comprend beaucoup plus et beaucoup plus tôt. Vous êtes à la source de ce qui se passe".

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